Les politiques d’aménagement urbain ont longtemps consisté à développer des infrastructures censées canaliser et absorber au mieux un trafic motorisé toujours plus dense. Si le « tout automobile » tend à régresser, les aménageurs continuent à penser la mobilité en termes de grands travaux, de macrostructures, de réseaux…
Le présent ouvrage entend montrer que la transition vers une mobilité plus douce pourrait aussi passer par la mue plus discrète, mais tout aussi décisive, de la logistique ordinaire des piétons et cyclistes – par un réaménagement à hauteur d’homme des équipements urbains et personnels. Pour soutenir cette thèse, les auteurs s’appuient sur trois enquêtes.
Les deux premières s’intéressent à plus d’un siècle de logistique dans le centre-ville de Toulouse. Elles reposent sur une approche méthodologique originale – des observations quantitatives réalisées à partir d’archives photographiques et d’enregistrements vidéo. Une troisième enquête, plus exploratoire, propose un détour par le design pour imaginer des solutions logistiques inédites susceptibles d’accompagner le développement d’une mobilité durable. Cet ouvrage pourra nourrir la réflexion et l’action des responsables politiques, géographes, urbanistes, sociologues et anthropologues qui croient en l’avènement d’une ville plus durable. Il invite à oublier le pire du confinement récent – le repli de la vie sociale – et à en garder le meilleur : une ville à proximité de chez soi, et (presque) sans voitures.