Les consommations de carburants des transports en Guadeloupe constituent une priorité de transition énergétique. En constante progression depuis 2014, l’utilisation de carburants importés représentent près de 70 % des consommations finales d’énergie de l’archipel. Pour atteindre l’objectif d’autonomie fixé par la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015, la Guadeloupe peut s’appuyer sur un potentiel en énergies renouvelables très significatif. L’enjeux principal consiste à déployer les solutions technologiques permettant de valoriser ce potentiel pour satisfaire les besoins locaux de mobilité.
Le véhicule électrique répond à la fois aux besoins de mobilité et aux enjeux de transition énergétique de la Guadeloupe. Le véhicule électrique réunit en effet de nombreux atouts dans un contexte insulaire tel que celui de la Guadeloupe : autonomie adaptée à la taille du territoire, technologie à maturité, coûts en baisse, valorisation des énergies renouvelables locales. Son déploiement, en accompagnement des politiques de renforcement de l’offre de transport en commun et des nouveaux services de mobilités, reste conditionné par l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix électrique guadeloupéen. Le développement d’une infrastructure de recharge répartie sur l’ensemble du territoire, en accès public, communicante et pilotable constitue un prérequis dans la structuration du marché local de la mobilité électrique.
Selon le gestionnaire historique du réseau, le développement de la mobilité électrique n’impactera que marginalement la demande en électricité. L’effet combiné des actions de maîtrise de la demande menées sur le territoire et de la décroissance globale des besoins permettront d’accueillir la mobilité électrique. Le déploiement rapide et massif du véhicule électrique requiert un accompagnement dans le développement d’une offre structurante de recharge, permettant de couvrir l’ensemble du territoire et de garantir une mobilisation optimale de la production d’origine renouvelable par un pilotage adapté. En retour, les mobilités électriques, communicantes, permettront de valoriser des services de soutien à la sécurité d’approvisionnement et à la stabilité du réseau électrique de Guadeloupe.
En l’état actuel du marché, le surcoût à l’achat constitue le principal facteur de coût global induit par le basculement vers la mobilité électrique en Guadeloupe d’ici 2030. La transformation vers la mobilité électrique à hauteur de 50 % du parc représente un surcoût global cumulé d’environ 900 M. euros sur la période 2018-2030, dont l’essentiel provient des surcoûts à l’achat des véhicules. Les surcoûts annuels, de l’ordre de 65 M. euros par an, tendent à s’estomper dans la fenêtre 2025-2030 à mesure de la baisse du prix des véhicules électriques. Les solutions d’accompagnement doivent contribuer à lever la barrière à l’achat pour l’utilisateur final qui sera prépondérante dans les premières années de déploiement. La transition vers une mobilité propre, électrique, en Guadeloupe requiert un engagement politique fort.
Le développement de la mobilité électrique repose sur un engagement politique marqué, dès aujourd’hui en faveur : de la structuration du parc de production renouvelable, de l’évolution de la fiscalité locale assise sur les ventes de carburants, d’accompagnement de l’offre publique et privée de recharge et, enfin, de la gestion de l’emplois et des compétences impactées par la transition énergétique de la mobilité en Guadeloupe.